Anonyme [1652], LE RECIT VERITABLE DE LA CHASSE DONNÉE A L’ARMÉE Mazarine, par Monsieur le Duc de Beaufort. Ensemble ce qui s’est passé à la prise des Fauxbourgs de Gergeau, par les trouppes de son Altesse Royale. , françaisRéférence RIM : M1_194. Cote locale : B_9_8.
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sacrileges ne les emportassent,

 

Auant que Monsieur le Prince partist de Montargis,
Monsieur le Duc de Beaufort prenant quinze
cens Cheuaux à l’eslite, cinq cens Dragons ou Mousquetaires
à cheual & enuiron huict cens fantassins
de son armée, sans bagage, alla droict audit lieu
de la Buissiere, ou les Mazarins faisoient mine de
l’attendre & de combattre ; Mais ils n’eurent pas
le temps de se mettre en ordre, car comme ils virent
que Monsieur de Beaufort auoit ordonné ses
trouppes en formes de croissant pour les enfermer
& les attaquer sans les laisser eschapper. Ils sonnerent
aussi tost la retraitte, laquelle ils ne peurent faire si
promptement qu’ils ne fussent chargez par la Caualerie
de son Altesse Royale, qui en defit plus de cinq
cens, ce qui a donné lieu au bruit qui courut que
l’armée Mazarine auoit esté deffaite, (ce qui n’estoit
pas) le reste de ces deux mille hommes repasserent la
Loire sur le Pont de Gyen & retournerent en Berry,
où elles attendent trois mille hommes que le sieur du
Plessi Belliere (apres auoir repris la ville de Xaintes)
ameine pour grossir leur armée, outre Courrier sur
Coutrier qui ont esté enuoyez au Comte d’Harcourt,
pour venir auec son armée ioindre les trouppes Mazarines,
& ensuite donner bataille.

Ces trouppes souffrent grande incommodité de
viures & de fourrage, le pain si vendant dix & douze
sols la liure de farine de seigle : Le pays de Sologne estant



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