Anonyme [1652], L’INQVISITION RECHERCHANT EXACTEMENT CE QV’ON DOIT FAIRE DAN L’ESTAT PRESENT DES AFFAIRES. , françaisRéférence RIM : M0_1703. Cote locale : B_19_58.
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Si donc elle se rend si souhaittable seulement
pour éloigner les maux qui nous arriuent en son
absence. Il est bien veritable que le meslange heureux
de tant de biens qu’elle renferme sont que de
trop puissant charmes pour se faire desirer encor
d’auantage & auec bien plus d’empressements il ny
a point de creature qui ne soit sensible a cette douceur,
ainsi ie ne puis pas mesme m’imaginer qu’il se
treuue persõne qui ne se porte par la seule imperuosité
de nature vers vn object si bien faisãt, & s’il s’en
trouuoit qui n’eust point cette s’ensibilité en sorte
qu’elle fust assez farouche pour fuir ce que toutes
les autres poursuiuent si ardemment il faudroit
la tenir pour vn monstre dénaturé, qu’il ne faut
point laisser viure au prejudice du bon-heur vniuersel
de toutes les autres : mais ie ne pense pas qu’il se
puisse treuuer de si nuisibles creatures. C’est pourquoy
toutes d’vn commun accord, au dire du Philosophe,
desirent le bien, à cause qu’il leur est conuenable :
& comme ie ne vois rien qui conuienne
mieux à la societé humaine que la Paix, ie conclud
que c’est ce qu’on y doit desirer d’auantage. Tous
les François lassez de tant de desastres & de desolations
passées, soûpirent apres vn si grand bon heur :
ils la demandent auec des plaintes, des larmes & du
sang : ils sont persuadez que la Royne la peut donner
& la peut partager auec eux. Cela la peut assez
obliger à leur faire ce bien, si les sentimens de la nature



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