Barthès, J.-J. de [1649], LE RETOVR DV ROY DESIRÉ A PARIS. Par I. I. DE BARTHÉS Ecclesiastique. , françaisRéférence RIM : M0_3531. Cote locale : C_9_82.
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Bannissez les Mercures, qui n’ont de science que
pour déguiser le vray ; de l’adresse que pour vser de
tromperie ; de subtilité que pour seduire : de qui l’equiuoque
est le jargon ; les mots à double entente
l’estude continuel, & la supercherie vn exercice &
vne profession recherchée auec autant d’artifices
qu’il en faut pour dérober les infidelitez, les perfidies
& les trahisons aux yeux de tout le monde ; du moins
faites leur cognoistre que vous n’estes pas aueugle,
dés lors ils changeront d’humeur & de conduite, où
l’estime qu’ils conceuront de vos lumieres les escartera
de vostre Cour : Le vice recognu perit ; l’iniquité mise
à nud a honte de soy-mesme : Vn fourbe des couuert
se retire sans dire mot ; & quelque adroit qu’il soit, il
a peur de soy-mesme. Enfin la deffiance qu’on a de
son procedé, sousleue son credit au poinct qu’on n’y
adjouste aucune foy, mesme quand il dit vray.

L’inconstance & l’inegalité sont des defauts blasmables
en toute sorte de personnes ; d’où vient que
ce Planette est injurieux : Et quand on veut dire vn fol
au dernier degré d’extrauagance, on l’appelle lunatique,
changeant à tout vent, à tout rencontre, à toute
humeur, pour estre trop complaisant à autruy ; il ne
l’est iamais à soy-mesme : ce sont des hommes à toute
sorte de visages, se formans à la disposition d’vn
chacun ; dans cette diuersité ils se gehennent eux mesmes
pour se rendre agreables.

Vostre Majesté doit faire paroistre vne fermeté
admirable dans ses paroles : c’est la parole d’vn Prince
qui maintient son Estat & ses peuples dans la sousmission.



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