Boyer, Paul / sieur du Petit Puy [?] (P. B. E. [signé]) [1649], L’IMAGE DV SOVVERAIN OV L’ILLVSTRE PORTRAICT DES DIVINITEZ MORTELLES : OV IL EST TRAITÉ Contre l’opinion des Libertins du Siecle. Dedié à sa Majesté par P. B. E. Rex verò lætabitur in Dec, laudabuntur omnes qui iurant in eo; quia obstructum est os loquentium iniqua. , françaisRéférence RIM : M0_1684. Cote locale : C_5_58.
page précédent(e)

page suivant(e)

-- 10 --

font voir qu’il y auoit vn Roy de Salem, nommé Melchisedech,
Sacrificateur du Dieu souuerain, Prestre à l’eternité,
sans commencement de iours, & sans fin de vie, pour
nous montrer que la dignité Royale est tres-ancienne. La
Genese parle de quatre Roys glorieux & triomphans, &
de cinq autres qui furent despoüillez de leurs Estats, &
finalement priuez de la vie. Voila qui nous apprend bien
que l’institution des Roys n’est pas d’auiourd’huy, &
qu’elle est depuis longues années.

 

Psal. 2
Math. 27.

Apoc. 19.

Eccles. 18.

Genes. 1.

Sam. 8.

Math. 12.
& 27.

Math. 22.

Eccles. 18.

2. Cor. 13.
3. Sam. 12.

Apoc. 19.

Iug. 6. 8.

Premier
meurtre.

Premiere
ville.

Genes. 4. &
18.
Origine des
Royaumes.

Beros. lib. 4.
Euseb. lib. 1.
des preparat.
Euarg.
Isidor. l. 8.

Origine des
armes.

Origine des
Royaumes.

Ancienne
institution
des Roys.

Psal. 76.
Heb. 7.
Genes. 14.
Ios. 10.
Epiph. Her.

Reste maintenant à verifier par qui ils furent créez tels,
qui est vne question où la pluspart du monde s’abuse. Ie
dis pour commencer, que personne ne sçauroit nier que ce
ne soit de Dieu de qui les Roys tiennent leur Sceptre &
leur Couronne, puis qu’il est l’Autheur de toutes choses.
Et tout le monde doit sçauoir que les sujets des Monarques
ne contribuent aucunement à leur eslection, & que
ce sont des Souuerains ordonnez de ce Préuoyant infiny,
pour rendre la Iustice aux peuples. Quand ils le reconnoissent
pour leur Prince, ils ne font que ce qu’ils sont
obligez de faire. Leur vocation n’est qu’vn effet de la grace
de celuy qui sçait bien ce qui nous fait, & qui void clairement
dans les choses futures. Sa Prouidence eternelle
nous a choisis deuant la constitution des siecles pour faire
de nous selon sa volonté. Sainct Paul, à l’exemple de Iacob
& d’Esaü, montre que toute eslection procede de la grace
de Dieu, & non point des hommes. Moyse receut de Dieu
les signes de sa vocation au gouuernement des Israëlites ;
C’est pourquoy ce diuin Legislateur leur fut enuoyé pour
les deliurer de la tyrannie dont Pharaon les opprimoit.
Aussi fut-il tres-fidele seruiteur en la conduite du peuple,
n’vsant que d’vne rondeur & integrité de conscience en
leur endroit, & ne leur proposant que la pure parole eternelle.
Et pour ne pas faillir aux Loix qu’il leur deuoit
prescrire, il fut quarante iours & quarante nuicts en la
nuée, où il receut deux Tables, les ordres qu’il leur deuoit
donner de la part de ce souuerain Seigneur, au nom de qui
toutes choses sont faites. Mais que ne fait pas Dieu pareillement
en faueur de ceux qu’il aime ? Ne fit-il pas mourir,



page précédent(e)

page suivant(e)