Brousse, Jacques [?] / Questier, Mathurin [faux] [1649], LE REVERS DV MAVVAIS TEMPS PASSÉ ET LA LIBRE ENTRÉE DE LA PAIX. DEDIÉ A SES ADORATEVRS. Par Me M. QVESTIER, dit FORT-LYS, Parisien. , françaisRéférence RIM : M0_3545. Cote locale : A_8_21.
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vous exillerez les perturbateurs du repos public, & les ennemis
iurez du Roy & de l’Estat. Dieu le veuille par sa saincte grace.

 

Comme apres le trauail la Nature permet au corps de prendre
son repos ; ainsi, Messeigneurs les Senateurs & Conseruateurs d’vn
Peuple affligé, pretendent-ils de faire. Vn chacun sçait que vous
estes Iuges equitables, dont l’œil ne peut en aucune façon estre obscurcy.
Nous ne sçauons que trop la peine que vous prenez pour
tascher à nous faire gouster ; Que dis ie gouster ? mais plustost manger
vne longue & perdurable Paix. Que vos soins sont infinis, &
vostre amitié sans pareille pour vos enfans. Qu’il n’y a rien qui puisse
interesser vos consciences ; Et que vos Arrests ne soient plustost
venus & prononcez du Ciel, que formez dans vos testes, & annoncez
par vos bouches sur la terre. Qui ne croit cela, se monstre ignorant
en toute autre chose ; sans considerer que vous estes le fort Tymon
sur qui est appuyé la baze de cét Empire François. Ne vous
lassez donc point, Messeigneurs, de nous procurer la Paix ? Monstrez
à tout le monde que les Roys & les Loix ne sont maintenus que par
vostre Iustice ; & que qui choque leurs interests ne demeure iamais
sans punition. Ce seroit peu d’estre les Deffenseurs des innocens, si
au prealable vous ne punissiez les mal-faicteurs & oppresseurs d’iceux ?
Puisque lors qu’on pardonne vn crime on le commet soy-mesme,
il est loisible pour s’exempter de cét opprobre de ne le iamais
pardonner. Ie sçay bien que les Loix ne sont pas si seueres ; &
que la mort ne punit pas tousiours les coulpables ; mais aussi ie suis
certain qu’elles commandent que l’on leur oste la liberté de mal
faite à l’aduenir. Ce n’est pas que ie vous veuille apprendre vostre
deuoir, sçachant tres bien que vous estes les premiers & mieux versez
en toutes les sciences du monde, mais seulement afin que vous
ne vous laissiez emporter à la compassion. N’estes-vous pas assez
certains & asseurez que le peuple viura en paix dés lors qu’il osera
ietter ses regards sur son Roy ? N’aurez-vous pas vn grand honneur
de luy auoir conserué sa Couronne & son Royaume, pour ne
le pas laisser en proye à l’Estranger ? N’estimerez-vous rien cela,
qu’vn monde parfait en toutes choses, vous appellent les Deffenseurs
de leurs iustes causes ? Que les femmes de Paris, vous nomment
Protecteurs de leurs marys & enfans ; Bref, que les Païsans
trouuent leur refuge chez vous, & dans vos maisons, à cause des
meurtres, des vols, des viols, des incendies, des sacrileges, & autres



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