Questier, Mathurin, dit Fort-Lys [1649 [?]], SVITTE DV IOVRNAL POETIQVE DE LA GVERRE PARISIENNE. Dedié aux Conseruateurs du Roy, des Loix, & de la Patrie. Par M. Q. dit FORT-LYS. SEPTIESME SEPMAINE. , françaisRéférence RIM : M0_1763. Cote locale : C_4_38_07.
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Car il ne deuoit pas en oyant ton Canon
Te tenter, pour flestrir son precieux renom.
Il ne te deuoit pas te promettre la foy,
Pour ne la pas tenir en se mocquant de toy.
Que luy sert d’auoir pris Brie-Comte-Robert,
S’il fait les actions d’vn frauduleux Sobert,
Qui trahit sa Patrie en liurant sa gent mesme,
Et qui se vid, enfin, dans le malheur extresme,
D’estre le prisonnier de ceux qu’il auoit faits,
Expiant en leurs mains l’horreur de ses forfaits.
Tu le verras vn iour, pour vne telle injure
Traitter ainsi que toy. Et le Ciel, ie te iure,
Chastira son orgueil, & son ambition,
Et sera mal venu parmy sa nation.
Enfin, tu le verras mesprisé dans les lieux,
Qui ne le contemploient que compagnon des Dieux.

 

 


Cette prise à Paris, causa vn grand murmure :
On disoit : Cette guerre icy trop long-temps dure.
Quoy ! auons du cœur de souffrir ce tourment,
Il nous faut tous sortir, & sans commandement ;
Aller vers l’ennemy, & la teste baissée,
Luy monstrer qu’il a trop nostre force offensée.
Qu’il est temps de monstrer que nous sommes soldats,
Et que nous ne craignons les horreurs des combats :
Sus, donc, ne tardons plus, puis que tout est perdu ?
En ma vie ie ne vis Paris si esperdu ;
Chacun disoit son mot selon sa fantaisie,
Mon ame qui estoit desia toute saisie
De la peur, ne songeoit qu’à son soulagement,
Comment elle pourroit suruiure honestement.

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