Saint-Julien,? [?] [1649], LE CINQVIESME COVRRIER FRANÇOIS, TRADVIT FIDELLEMENT en Vers Burlesques. , françaisRéférence RIM : M0_2848. Cote locale : C_2_42_05.
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Au nombre de deux à trois cent
Receut vn aduis plus pressant
Qui le fit partir au plus viste
Quand il sceut qu’auoit pris son giste
A Linas le fameux Conuoy
Qu’Estampes enuoyoit par charroy
Noirmonstier luy prestant main forte
Mais pour vne plus seure escorte
Nostre Mars à Linas s’encourt
Où suruint la Mothe-Houdancourt
Ils estoient desia dans la voye
Quand vn aduis on leur enuoye
Que le Mareschal de Grammont
Venoit faisant le rodomont
Pour les coupper sur leurs passages :
Nos Generaux prudents & sages
Vinrent en ordre martial
Receuoir ce grand Mareschal
Qui monstra brauement la crouppe
Auec sa Mazarine trouppe,
Bien qu’il eut quatre mille entiers
Tant fantassins que caualliers,
Laissant pour prouuer sa disgrace
Plusieurs Officiers sur la place,
Entre lesquels il dit adieu
Au vieil Maistre de camp Noirlieu
Qui sçauant au fait de le guerre
N’en fut pas moins couché par terre
Quoy qu’armé comme vn jacquemart
Et malgré les ruses de l’art.
Il s’abbatit faisant vne esse
Sous nostre Achille dont l’addresse
Luy porta l’espée au gosier
Ce qui l’empescha de crier
Ce qu’il tesmoignoit par ses yeux
Qu’il roulloit tristement aux Cieux
An qu’il eut fait belle harangue
Mais il auoit en deux la langue

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