Anonyme [1649], APOLOGIE POVR LA DEFFENCE DV CARDINAL MAZARIN. , françaisRéférence RIM : M0_121. Cote locale : C_2_10.
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Apres auoir destruit le bras droict de la France,
Il te faudroit choisir la mort pour recompense,
Car de viure icy bas dedans le des honneur,
On ne le pourrois pas si tu as de l’honneur.
Tu chocquerois bien plus la dignité Royalle,
Ostant le Cardinal que personne n’esgalle,
Que ne feroit celuy, dont ie parlois tantost,
Bien qu’aucun de vous d’eux n’agiroit comme il faut,
Vous chocqueriez tous deux vne mesme puissance,
Mais vos crimes seroient de mesme difference,
L’vn du Roy seulement obscurciroit l’esclat,
Et toy monstre inhumain tu ruinerois l’Estat,
Mais tu ne viendras pas à bout de tes pensées,
L’on empeschera bien tes funestes brisées,
Et l’on sçaura punir ce cruel attentat,
Que ferment les Suiets du Roy dans son Estat,
Croyez-vous auoir droict de contraindre vn Monarque,
Qui est par dessus tout ne cedant qu’à la parque,
D’esloigner celuy là que sa Mere cherit,
Il voit tous vos efforts neantmoins il s’en tit.
Il les croit impuissans pour le pouuoir demettre,
Il les employera afin de vous soubmettre,
Et les cruelles morts dont on l’a menacé,
Feront voir clairement qu’il a tout surpassé,
Les dangers euidens qui panchoient sur sa teste,
Et qu’estant dans le port il braue la tempeste,
Taschez donc seulement d’euiter le danger,
Auquel vos adherans l’eussent voulu plonger.

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