Anonyme [1652], APOLOGIE POVR MONSIEVR DE BROVSSEL CONSEILLER DV ROY, EN SON PARLEMENT, SOVS-DOYEN de la Grand’Chambre, & Preuost des Marchands de Paris. CONTRE LES IMPOSTEVRS qui le qualifient du Nom de FACTIEVX, dans les Edicts, Declarations, & Arrests du Conseil. , françaisRéférence RIM : M0_128. Cote locale : B_19_19.
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APPOLOGIE.

VNE vertu reuerée de toute la terre, &
vne probité qui n’est plus ignorée de personne,
auroit plus besoing de silence pour
se deffendre, que de beaucoup de discours
pour se iustifier & se faire admirer. Mais
puisque nous sommes dans vn Regne où
les meschans veulent estouffer les bons, & que nous
voyons que les coupables s’emparent du Throsne de la
Iustice, & se mettent en deuoir de faire le proces à
ceux qui les iugent & qui les condamnent auec tant
d’equité ; il faut descouurir leur insolence, & s’opposer
à leur Tirannie, puis qu’vne submission plus respectueuse,
& vne obeissance plus aueugle ne feroit que
ruiner l’Estat, & renuerser les Lois & le peu de bon
Citoiens qui l’appuient & qui le soustiennent. La Iustice
qui deffendoit auttrefois les iniures & les satires, est
deuenüe aujourd’huy la source des calomnies, & le
siege de la medisance, puisque ceux qui se disent porter
la parolle du Roy, & qui publient ses volontez,
ont conuerty ses Edits en libelles diffamatoires, & les
Arrests de son Conseil en inuectiues honteuses & punissables.
Nous auons auec toute l’Europe vne lettre de
Cachet de sa Majesté du, 10. Iuillet, 1652. enuoyée à



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