Anonyme [1649], LES DIVINES REVELATIONS ET PROMESSES FAITES A SAINCT DENYS PATRON DE LA FRANCE, ET A SAINTE GENEVIEFVE PATRONE DE PARIS, EN FAVEVR DES FRANCOIS. CONTRE LE TYRAN MAZARIN. Apportées du Ciel en Terre par l’Archange S. Michel. , françaisRéférence RIM : M0_1164. Cote locale : C_9_78.
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hardiesse qu’il a prise d’enleuer nostre ieune Roy, & d’alumer la
guerre Ciuille dans le cœur du Royaume, aprés l’auoir saccagé &
reduit aux derniers abois par ses horribles concussions, estant assez
facile de voir par ce noir attentat, qu’il est d’intelligence auec les
Ennemis de cet Estat, & qu’il leur veut faciliter le moyen de se
venger de leurs pertes passées, & de reconquerir toutes les Villes
que la vertu & la valeur de nos Princes & de nos Generaux ont si
glorieusement gaignées ; Il veut dis-ie, non seulement fauoriser
les Espagnols, mais il semble qu’il vueille aussi consumer & destruire
le nom François, en allumant le feu dans la Maison Royalle,
en declarant la guerre au plus celebre Parlement du monde, & à
la plus belle & admirable ville de l’Vniuers : bref les furies infernales
ont tellement eschauffé son ame perfide, ambitieuse & ingrate,
que le venin qu’il exhale & le feu qu’il en iette seroient capables
de nous perdre de fonds en comble, si la main secourable du Tout-puissant
ne nous deffendoit contre ce denaturé vipere, & si nous
ne sçauions que toutes les Puissances celestes sont armées à sa ruine,
& que le Dieu des vengeances décochera bien-tost les traits les
plus aigus de sa colere contre cet insolent Salmonée.

 

Ouy, nous en sommes asseurez par la diuine bouche de Iesus-Christ
qui nous a annoncé la fin tragique & miserable de cet orgueilleux,
& afin que personne n’en doute, ie m’en vay vous décrire
ce qui se passa dans la Cour celeste sur ce suiet.

Le grand Apostre des Gaules, le glorieux S. Denis Patron de
cette Monarchie, & l’admirable sainte Geneuiefue Patronne &
protectrice de la ville de Paris, ayans cogneu les malicieux & detestables
desseins que le Mazarin auoit contre toute la France, &
notamment contre le Parlement & contre le peuple de Paris, &
voyant que si cela continuoit plus auant que la ruine & la desolation
entiere de l’vn & de l’autre estoit ineuitable, quitterent promptement
les sieges rayonnans de gloire, sur lesquels ils s’estoient
assis alentour du Trosne de Dieu ; & s’allerent prosterner aux pieds
de la Tres-saincte Trinité, qui comprend vn seul Dieu dans son
triangle ; & intercedans pour la France, prierent le mesme Dieu
qu’il luy pleust d’appaiser sa colere, & de retirer les fleaux de la
guerre & de la famine qui menaçoient les François : Alors le Tout
puissant respondit par la Sacrée bouche de son Fils, ces paroles
pleines de iustice & de merueille : Ne vous estonnez pas, Bien-heureux



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