Anonyme [1649], LES GENEREVX SENTIMENS DE LA NOBLESSE FRANÇOISE, CONTRE LE MAVVAIS GOVVERNEMENT DE L’ESTAT, PAR VN MINISTRE ESTRANGER. , français, latinRéférence RIM : M0_1488. Cote locale : A_3_73.
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dispose des deniers de la France, & que
quantité de gens de basse & vile condition s’enrichissent
aux despens & à la ruine du pauure peuple.
C’est ce qui les fera rougir de honte quand leurs
yeux seront desillez, & qu’ils reconnoistront que
leurs mauuais conseils les auront trompez. Nous
sçauons bien que le premier a vn traistre aupres de
luy, qui l’oblige il y a long-temps à faire des actions
indignes de son rang & de sa haute naissance. Et sçauons
bien aussi que ceux qui approchent de son Altesse
Royale, n’osent luy dire cette verité qui luy est si
importante. C’est pourquoy nous la publions, afin
qu’il sçache que tout ce qu’il y a de Noblesse dans ce
Royaume, tous les gens d’honneur, seront contrains
à continuer d’auoir mauuaise opiniõ de son courage
& de son iugement, si bientost il ne donne de veritables
marques qu’il est fils de Henry le Grand : comme
desia nous ioignons nos affections aux interests du
Parlement, qui sont ceux-là mesme du pauure peuple
opprimé. Au reste, parce que nous sçauons bien
que si nous sommes contraints d’opposer la force à
la tyrannie, ceux qui la veulent excuser nous accuseront
d’estre perturbateurs du repos public, criminels
de leze Maiesté, & tout le reste que la rage leur
fera dire ; Nous declarons dez à present, afin de n’auoir
point la peine d’y respondre, que nous n’auons
autre dessein que de maintenir la cause publique,
qui est celle du Roy, & aider à oster les abus qui se


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