Anonyme [[s. d.]], EVENEMENS INFAILLIBLES, TOVCHANT L'AVTHORITE DV ROY ENVERS SES SVBIECTS. , françaisRéférence RIM : M0_1312. Cote locale : A_2_67.
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quand on donne deux mille escus pour leuer vne
compagnie de cheuaux legers qui va en des pays
esloignez pour le seruice de sa patrie : & c’est estre
fort moderé, grãd œconome & bon mesnager des
deniers publics quand on donne icy des cinquante
francs en pure gratification à des particuliers qui
ont pris parti contre leur Souuerain, quand on paye
des quinze mil francs pour leuer vne compagnie
seule : Tu peut facilement t’esclaircir de ces veritez,
& si tu en doutes tant soit peu, la seconde touche
qu’on se prepare de donner à ta bourse ne t’en rendra
que trop certain, comme la troisième & la quatriéme,
qui suiuront bien-tost les autres, acheuerõt
de te mettre aux abois si tu ne prẽs auant cela quelque
resolution genereuse pour rompre les fers de la
tyrannie qu’on t’impose pourquoy souffrir si long-temps
au joug si rude qu’il ne nous soit pas seulement
permis de parler, parce que ceux que nous
faisons volontairement nos Maistres ne trouuent
pas bon que nous puissions faire que comme ils
nous siflent. Ils en veulent au Cardinal : Cependant,
qui ne sçait que s’il eust voulu satisfaire les chefs de
parti du Parlement que ie t’ay nommez, & conseiller
qu’on donnast Sedan, le Havre, Montreüil, &
autres choses, de pareille nature, le bien public se
fust bien porté, il n’en seroit pas le perturbateur, il
auroit esté le meilleur Ministre qui fut jamais, il
faudroit le canoniser.

 

Est-il possible apres ce que tu sois encore dupe, &
que tu laisses si long-temps abuser de bonté ? Vange



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