Anonyme [1652 [?]], LES PVRES VERITEZ Qui ne sont point connuës. , françaisRéférence RIM : M0_2929. Cote locale : B_9_29.
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LES PVRES VERITEZ QVI NE
sont point connuës.

MONSIEVR,

La douleur que i’ay ressentie de la perte de Monsieur
le Duc de Nemours est de telle qualité, que si ie ne
me trouuois necessité par la deference que ie vous dois,
il me seroit impossible de pouuoir obeïr au commandement
que vous m’auez fait. Ie sçay (Monsieur) l’atachement
que vous auiez à ce Prince si fort accomply,
& si generalement aimé & estimé ; mais peut-estre ne
sçauez-vous pas, non plus que beaucoup de personnes,
comme les choses se sont passées, & les causes d’vn si
grand & si funeste malheur, qu’il est veritable (Monsieur)
que souuent il est mal-aisé de croire ce que nous
voyons, & particulierement dans ce Siecle corrompu
où les choses mesmes les plus iustes sont disputées, &
les iniustes tolerées, puisque Monsieur de Beaufort cadet
de sa Maison, a disputé le rang à Monsieur le Duc
de Nemours aisné de la sienne, que l’on sçait estre venu
de la Maison de Sauoye, la plus Illustre qui soit au
monde. Et c’est (Monsieur) la veritable cause du malheur
qui nous est commun auec toute la France, & ce
qui a mis vne telle diuision entre ces deux Princes, que
le grand cœur de Monsieur le Duc de Nemours n’estant



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