Anonyme [1649], LES SANGLOTS PITOYABLES de l’affligée Reyne D’ANGLETERRE. DV TREPAS DE SON MARY. , françaisRéférence RIM : M0_3585. Cote locale : A_7_19.
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epuisées, & nous voyons que par cet epuissement il a
osté au Roy les nerfs de la guerre, puis qu’ellene peut
estre faite sans employer l’or, & l’argent. Mais graces
à la bonté Diuine qui prend le soin d’vn ieune Monarque,
dont les vertus naissantes comme les rayons
d’vn beau Soleil, nous font esperer vn beau Midy, ses
fourberies, ou plustost ses crimes ont esté decouuerts.
Il est inutile d’en faire le denombrement en ce lieu,
puis que personne ne les ignore. Il est, auec raison l’objet
de la hayne des plus genereux d’entre les Princes ;
qu’il a traitté comme des esclaues, & ce perfide, pour
faire le bon valet, a voulu souuent les faire passer pour
criminels. Il a prodigué le sang de la Noblesse, & des
soldats, il a rançonné les Officiers, & reduit le peuple
à vne extreme misere pour executer ses passions, &
pour vanger les querelles que sa vanité a fait mal à
propos à tous les Princes voisins : comme son ame est
vn fond de malices, elle l’a porté à rendre suspects du
crime de leze Majesté tous ceux qu’il a voulu faire
mourir, emprisonner, chasser, & despoüiller de leurs
charges, pour les prendre pour luy, en disposer en faueur
de ses parens, qui en sont incapables, ou pour les
donner à ceux qu’il veut engager à soustenir les iniustes
pretentions de sa tyrannie. Elles sont si visibles,
que nous ne pouuons faillir dans l’vnion que nous
pretendons de faire, pour nous opposer à des iniustices
qui perdent tout l’Estat d’vn Prince mineur, durant
vne Regence administrée par vne estrangere.
Nous ne pouuons faillir, dis je, estans appuyez de


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