Anonyme [1649], LETTRE IOVIALE, A MONSIEVR LE MARQVIS DE LA BOVLAYE. EN VERS BVRLESQVES. , françaisRéférence RIM : M0_2245. Cote locale : C_4_44.
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Ie diray plus, vostre proüesse,
A muny de cœur & d’adresse,
Tels qui n’en auoient pas beaucoup,
Qui n’auoient iamais veu le loup,
Ny la guerre qu’en la Gazette,
Où de loin par vne eschauguette.
Vous meniez bien ces Caualiers,
Quoy que montez sur des malliers,
Ils se piquoient tant de brauoure,
Qu’ils se delassoient mesme à courre :
Et courant de nuict comme vous,
Sans craindre loups ny loups-garous ;
Apres vous ils fendoient les crottes,
Sans crainte d’y laisser les bottes,
Comme à Ville-Iuif nos Courtaus,
Qui n’estoient pas des plus rustaus ;
De peur de laisser dans la neige,
Leurs pieds trop legers pour vn siege :
Ils y laisserent leurs souliers,
Non par paires mais par milliers.
Cette restiue infanterie,
Suit mal vostre cauallerie,
Que de faux braues de Paris,
Sur vos pas se sont aguerris :
Le Soleil enuioit la Lune,
Qui les voyoit brusquer fortune,
Faisant de nuict maint coup hardy,
Qu’il eust fait beau voir à midy,

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