Anonyme [1652 [?]], PENSEES CHRESTIENNES SVR LA PAIX. , françaisRéférence RIM : M0_2742. Cote locale : B_16_18.
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Aussi bien ce qu’on void, de rare, d’admirable,
D’excellent, de parfait, & de plus precieux,
L’or & le diamant n’ont rien de comparable
Aux tresors Eternels que Dieu cache à nos yeux.

 

 


Qui bastit pour le corps au monde sa demeure,
Ne void pas bien souuent la fin du bastiment,
Auant qu’il soit parfait, il faut que l’homme meure,
Mais qui bastit au Ciel, vit eternellement.

 

 


Ie ne veux plus d’amour qui mon ame surprenne,
Le plus aimable objet est sujet à mourir.
Le transport de l’amour & celuy de la haine,
Sont les deux passïons, qui nous font tous perir.

 

 


Ces flammes que l’amour, ou la colere allume
Dans les aueuglemens, où tombent les plus Saints,
Sont de foibles sujets pour exercer ma plume,
Que ie dois employer à de plus hauts desseins

 

 


Ie mesprise la Fable & ses Metamorphoses,
Ce n’est plus Apollon qui m’inspire les vers,
C’est ce Dieu Tout-puissant qui crea toutes choses,
Qui de rien fist le monde & forma l’Vniuers.

 

 


Qui fist en se joüant cette Machine ronde,
Qui disposa les temps, qui regla les saisons,
Qui n’eust pas plus de peine à loger tout le monde
Qu’à placer le Soleil en ses douze maisons.

 



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