Anonyme [1649], PLAINTES D’VNE FRVICTIERE, ET D’VNE HARANGERE enuoyées à la Reyne. , françaisRéférence RIM : M0_2786. Cote locale : A_6_77.
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i’auions faict d’herbes & de racines demeuront toutes
là, car on ne se soucie pas quand on peut mangé
de la chair, de manger de meschantes racines, que
deuiendront noutes espinares que i’auions cueillis,
que serons-ie de noutes blettes raues, de noutes
choux, de noutes nauets, de nos racines de persin, de
noutes oignons & de noutes pourriaux, encore si
voutre Maiesté nous enuoyoit s’il luy plaisoit quelque
passeport i’irions les porter à sainct Germain, où
ie les vendrions mieux qu’icy, i’auions ageté des poumes
& ie croyons qu’on en mangeroit aux colations,
i’auions ageté du beure salé & du fromage, & tout
cela nous demeurera, voyés Madame que vous nous
faictes bien tort, si vous ne gardiez pas ce chapeau
rouge aupres du Roy, ie serions mieux à noutre aise,
& ie ferions noutre petit cas tout doucement, enuoyez
le si vous voulez, car ie ne le souffrirons iamais
à Paris, il nous a trop faict de mal, pre vous ie vous
aimons bien, car ie sçauons bien que s’il n’estoit luy
nous reuiendrez bien tost faire vos deuotions à noutre
Dame, mais à cause de luy vous n’y venez pas, pre
l’honneur de Dieu Madame, enuoyés-le & ne croyés
pas ce qu’il vous fait croire de noutes Messieurs du
Parlement, car ils sont de braues gens, & ie creuerons
plustot tretoutes que de voir qu’on leur voulut faire
quelque chose, ils sont des gens de bien, & qui ne
voulont pas souffrir des meschans, pre vous, qui estes


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