Anonyme [1650], REQVESTE DE MADAME LA PRINCESSE A MESSIEVRS DE PARLEMENT de Bourdeaux, POVR LA SEVRETE DE SA personne, & de celle de Monsieur le Duc d’Anguien. , françaisRéférence RIM : M0_3474. Cote locale : A_9_21.
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escriuoit de Dijon aux Officiers du Presidial de Moulins
pour leur deffendre d’aller dresser procez verbal de l’estat
dudit Montrond & de ses forces, comme la suppliante les
auoit inuitez de faire, pour justifier à la Reyne la sincerité
de l’intention qu’elle auoit de viure dans la paix qu’elle
s’estoit proposée, n’vsant d’aucune precaution pour sa deffence,
Elle apprit que dans le dessein de l’assieger, les Preuosts
des Mareschaux de trois ou quatre Prouinces voisines
auoient ordre du Cardinal Mazarin de courir sur tous
ceux qui venoient la visiter dans sa retraitte ; Elle eut nouuelle
qu’on auoit imputé à desobeïssance à Madame la
Princesse sa belle-Mere, contre toutes les Loix diuines &
humaines, la Requeste que cette Mere affligée auoit presentée
au Parlement de Paris ; par laquelle elle demandoit
seureté pour sa personne, pendant qu’elle feroit vne poursuite
fondée en la plus ancienne & plus juste de toutes les
Loix, qui est celle de la Nature, en demandant la liberté
de Messieurs ses enfans, authorisée par les Loix du Royaume :
en requerant que suiuant les ordres qu’elles prescriuent
leur procez leur soit fait par leurs luges naturels, & qu’enfin
ce iuste procedé d’vne Princesse du Sang, contre la violence
d’vn Ministre estranger, auoit esté puny comme vn
crime, & qu’elle auoit esté releguée à Vallery, auec deffences
d’en sortir sous quelque pretexte que ce pust estre. Sur
quoy ayant iugé que toute cette violence ne procedoit que
du dessein de long-temps premedité par le Cardinal Mazarin
de perdre toute la Maison de Condé, parce que celuy
qui en estoit le Chef, s’estoit pour le bien de l’Estat
opposé à des Alliances qu’il proiettoit de faire ; qu’il auoit
esté la cause que des Traitez de Paix auoient esté conclus
contre les interests de ses pretendus Alliez, & qu’il auoit
suplié la Reyne auec toute sorte de respect d’accepter les
offres que les Espagnols faisoient pour la conclusion de la
Paix generale La suppliante creut que puisque la terreur
que le Cardinal Mazarin auoit ietté dans les esprits des
gens de bien, empeschoit Madame sa belle Mere d’auoir


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