Anonyme [1650], RESOLVTION POLITIQVE Des deux principaux doutes qui occupent les Esprits du temps ; Sçauoir est, Et pourquoy est-ce qu’il s’opiniastre à leur detention, en veuë des desordres qui troublent l’Estat, pour procurer leur eslargissement. Dediée A ceux qui voudront voir vne Apologie sans passion, vne inuectiue sans aigreur, & vn raisonnement sans obscurité. , françaisRéférence RIM : M0_3515. Cote locale : B_6_1.
page précédent(e)

page suivant(e)

-- 7 --

de soustenir le Cardinal Mazarin mal-gré les
efforts, que tout le Royaume faisoit pour le precipiter
au plutost du gouuernail de l’Estat ; & que la
France qui l’auoit tousiours adoré comme le Dieu
de la valeur du temps, & le veritable Cesar de ce siecle,
ne changea son amour en haine, qu’apres le foible
pretexte, qu’elle crut pouuoir emprunter de l’aueuglement
de cette protection : si bien que si cét
Heros restablit cét infame dans son premier éclat,
en dépit de la coniuration generalle de toute la Monarchie,
il en déchut luy-mesme dans l’idée des foibles,
qui l’ayant du depuis regardé auec quelque refroidissement
de leur premiere affection, ont donné
occasion à cét ingrat de se preualoir de leur haine,
pour oster de deuant ses yeux, celuy, qu’il ne pouuoit
regarder que comme le Ioseph de son restablissement :
ainsi ie conclus par vne consequence aussi raisonnable
que necessaire dans la politique des honnestes
gens, que Monsieur le Prince ne s’estant descrié
que pour auoir soustenu la chutte de Mazarin, celuy-cy
deuoit se sentir obligé de seconder desormais toutes
intentions de cet illustre protecteur, quelques releuées
que son ambition les luy peut suggerer pour
les heureux succez de ses entreprises. Il n’est que les
fols & les enragez qui puissent s’inscrire en faux contre
b/> cette consequence.

 

Ie passe cependant à ma seconde suposition, où
i’ay d’abord à combattre les beaux pretextes de cét
emprisonnement, artificieusement estallez dans la
Declaration du Roy par les intrigues de Mazarin ; &



page précédent(e)

page suivant(e)