D. F. [signé] [1649], MONOLOGVE OV ENTRETIEN DE MAZARIN SVR SA BONNE ET SA MAVVAISE Fortune. En Vers Burlesques. , françaisRéférence RIM : M0_2490. Cote locale : C_4_59.
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Mais quoy, c’est l’estat du peruers,
D’estre heureux dans cét Vniuers,
Car qui pourroit estre honeste homme,
Comme on dit, quand on vient de Rome ?
Il faut croire que bien souuent
La fortune met au deuant
Ce qui deuroit estre derriere,
Ma faueur toute la premiere
En fera voir la verité,
Car parmy tant de vanité
Qui me flatte dans ce rencontre,
Ie ne puis aller à l’encontre
Que ie ne suis rien qu’vn lourdaut
Qu’vn bon vent fait monter bien haut.
Car en quoy gist mon artifice
Que dans vne pure malice
Dont ie me sers à toutes mains
Pour troubler l’estat des humains.
Ma conscience qui m’accuse
Ne me sçauroit fournir d’excuse,
Et tant de troubles que i’ay mis
Dans le cœur des meilleurs amis
Sont de forts tesmoins que mon ame
A desia merité la flame,
Les roües, les rochers, les fers,
Qui font peur de dans les Enfers.
Mais quoy, fy de la conscience
Quand il s’agist de la puissance,
Fy du respect & du deuoir
Quand on peut aisement auoir.
Ie n’ay qu’à pescher & qu’à prendre
On ne me fera iamais rendre,
Bien-heureux qui peut s’occuper
A si finement attraper.
Voyez combien il me profite
D’auoir bien fait la chattemite,

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