D. L. [signé] [1649], LES GENEREVX CONSEILS D’VN GENTILHOMME FRANCOIS, QVI A QVITTÉ LE PARTY DES MAZARINS POVR SE RETIRER A PARIS. , françaisRéférence RIM : M0_1485. Cote locale : A_3_71.
page précédent(e)

page suivant(e)

-- 5 --

l’autre regne, auec toutes les maximes & les rigueurs
des anciens Tyrans de son pays. Il entre
dans les affections de la Reyne, & luy suggele assez
de moyens pour obtenir du Parlement, qu’elle
fust seule Regente à l’exclusion des autres Ministres
nommez par le testament du Roy. Le
voilà souuerain dans le ministere, & le plus grand
exacteur des peuples, le plus impitoyable à leurs
cris, & à leurs gemissements, que le Ciel ait iamais
porté. On m’asseure qu’on a memoire des
millions de millions qu’il a leuez, qu’il a diuertis
sous vn pretexte de guerre, & dont on fera paroistre
le receu, sans qu’il en puisse iustifier les
mises. Cela n’est pas de ma connoissance, ny
comme ie croy de la vostre : seulement nous auons
veu toutes sortes de subsides augmentez iusques
à vn exces incroyable ; nous auons veu les Tailles
en party, où l’on nous asseure que les plus
grands du Royaume auoient la plus grande part :
cependant que les Partisans sous leur protection
ont tiré tout le sang du peuple, auec tout ce qui
se peut de violence & d’inhumanité. Nous voyons
dans nos villages, nos pauures paysans, qui trauaillans
de puis le matin iusques au soir, leurs [1 lettre ill.]ailles
payées ne sçauroient auoir de reste pour manger
du pain. Nous les voyons si fort oppressez,
qu’ils ne peuuent plus faire ces nourritures ordinaires
de bestiaux, qui faisoient l’abondance dans
les Villes. Nous voyons le commerce diminué
par l’excés des impositions, & par les banqueroutes


page précédent(e)

page suivant(e)