F. de S. (Dom) [signé] [1650 [?]], MANIFESTE OV NOTABLE discours que Dom. F. de Silves cy-deuant Ministre d’Estat du Roy Catholique, a fait à tous les peuples d’Espagne, & particulierement à ceux qui gouuernent à present les affaires de cette Monarchie, touchant l’Eslection du Souuerain, qu’ils doiuent auoir, aprez la mort de leur Roy. Traduit d’Espagnol en François. , françaisRéférence RIM : M0_2397. Cote locale : B_19_34.
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seruir d’exemple à tous ceux qui sont au dessou
de luy & puis qu’il doit obeyr aux loix, aussi bien
que le reste des hommes, s’il ne se veut mettre
au rang des Tyrans, ainsi qu’Aristore le dit fort
bien en ses Politiques.

 

Ie sçay bien encore que le fils du Roy de Portugal
n’y a pas moins de pretentions que le Prince
que nous venons de dire, à cause des grands
progrez que son pere fait tous les iours dans ces
Estats, & mesme à cause du merite dont Dieu
la doüé sur beaucoup d’autres testes couronnees.
Il est certain que l’vnion de son Royaume à cette
Monarchie, le rend en quelque façon plus considerable
que le precedẽt, veu que le fils de l’Empereur
ne sçauroit iamais soumettre ses Estats
à celuy cy ; mais bien celuy cy à son Empire.

Ce qui na se peut faire sans vn notable prejuce
de cette Souueraineté ; puis qu’elle seroit de
pendante d’vne autre. Ce que vous deuez euiter
Messieurs, comme vn funeste precipice, où toute
la gloire de cette Monarchie seroit esteinte
Considerez de grace, s’il ne feroit pas beau voir
vne nation qui n’aspire pas à moins qu’à la conqueste
de tout l’vniuers, soumise aux loix d’vn
peuple, moins ciuile que barbare.

Ie n’ignore pas aussi l’extreme passion que la
plus part de Messieurs du Conseil d’Estat ont, de
la donner au fils du Duc de Sauoye, auec quel
que espece de raison pourtant, veu qu’on pouroi
vn iour ioindre ses Estats à ceux de cette Monarchie,



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