Guillaume Sans-peur [signé] [1649], LETTRE DE GVILLAVME SANS-PEVR, Aux Trouppes de Mazarin. , françaisRéférence RIM : M0_1928. Cote locale : A_5_46.
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prendre la Lune auec les dents, mais vous vous y
trouuerez couit : & ne vous seruira de rien de faire
les cheuaux échappez, dautant qu’on vous attrapera
bien, & qu’on vous mettra dequoy au col
qui vous arrestera de telle façon, que vous n’aurez
vne autrefois, ny volonté, ny moyen de courir. Il
y a long temps que vous tenez la campagne, &
que vous vous vantez de nous auoir assiegez dans
Paris ; mais certes si l’on auoit voulu permettre à
nostre Bourgeois de vous courir sus à toute bride,
Ie ne doute point que sans picquer des esperons
vous seriez arriuez il y a long temps au Royaume
des Tauppes. Il y a long temps que la clemence
du Parlement vous attend à resipiscence, si vous
vous obstinez dans vos fautes, quand vous voudrez
vous reconnoistre peut-estre serez vous
courts d’vn point, & vous fera-on faire le saut de
la carpe, & garder sans bonnet de nuit les moutons
à la Lune, & puis garre ceux qui craignent le
serein à present, ainsi que vous dites, vous morguez
les bons & fidels Seruiteurs du Roy auec des yeux
roullant en teste, ainsi qu’vn chat qui tombe de
quelque gouttiere, mais gardez que vous ne soyez
contraints de les morguer vn de ces matins auec
des yeux tout clos, ne touchant des pieds en terre
que de trois ou quatre aulnes de hauteur ; Desia
Maistre Iean-Guillaume s’appreste à vous donner


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