H. R. P. [signé] [1649], LETTRE D’VN GENTIL-HOMME de la ville d’Aix en Prouence, adressée à vn sien amy, à Paris. SVR CE QVI S’EST PASSÉ depuis la detention du Comte d’Alais, & du Duc de Richelieu. , françaisRéférence RIM : M0_1869. Cote locale : A_5_71.
page précédent(e)

page suivant(e)

-- 5 --

auec vn soin tres-grand. Toutes ces nouuelles me
donnerent enuie d’aller à la place des Prescheurs,
aprés auoir pris congé de luy, pour sçauoir quelle
impression elles auoit fait sur l’esprit du monde.

 

Ie fus surpris à l’abord de tant de resolution
que ie rencontray dans l’esprit de tous les gens
d’honneur, quoy qu’on eust sçeu dire du dessein
que Monseigneur le Prince auoit de perdre cette
grande ville, le raisonnement commun estoit que
si Paris n’auoit encores rien fait de considerable, il
estoit retenu par le grand respect qu’il a pour le
Roy.

Qu’il estoit assés fort pour passer sur le ventre de
cinquante mille hommes, quand il le voudroit
faire, & on demeuroit d’accord que Messieurs du
Parlement n’auoient iamais eu vn plus iuste dessein
que celuy de ioindre leurs interests auec ceux du
Parlement de Paris, qui n’a rien de si cher que la
grandeur, & la gloire du Roy, l’affermissement
de l’Estat, & le soulagement des peuples. Ils disoient
qu’il falloit auoir l’abolition, & la reuoquation du
Semestre, que Ferron apportoit ; mais qu’il n’y
auoit aucune raison de traiter ; puisque les deputes
du Parlement estoient à Paris pour faire entendre
les raisons qu’on auoit eües de se deffendre contre
les violences du Comte d’Alais, & des gens de
guerre qu’il auoit fait entrer dans Aix.

Et pour faire voir le preiudice que le Semestre
faisoit aux interests du Roy, ruinant ses sujets dans



page précédent(e)

page suivant(e)