Anonyme [1650 [?]], LA BELLE GVEVSE. , françaisRéférence RIM : M0_579. Cote locale : A_9_33.
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Ces vaines Deitez qu’on presse & qu’on reclame
Par tant de soins officieux,
Semblent plus trauailler pour esblouir les yeux
Que pour gagner vne belle ame :
Elles doiuent leur gloire à tous ces ornemens
Qu’vn luxe ingenieux estale sur leurs juppes
Et l’or qu’on voit briller dessus leurs vestemens
Fait d’abort beaucoup plus de duppes
Que leurs graces ne font d’Amans.

 

 


Sous ces habits de pompe & de galanterie
Dont se pare la Cour des Roys ;
Sous cette riche estoffe on ne trouue par sois
Qu’vne masse de chair pourrie :
Où l’esprit en secret deuenu plus sçauant
Fait des plaintes aux yeux pour vne autre imposture,
Et s’accuse par tout de s’estre fait souuent
Vn chef-d’œuure de la nature,
D’vn squelette affreux & viuant.

 



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