Mercier, V. [signé] [1649], PANEGYRIQVE A L’HONNEVR DV ROY PRESENTĖ A SA MAIESTĖ. , françaisRéférence RIM : M0_2660. Cote locale : A_6_57.
page précédent(e)

page suivant(e)

-- 10 --

fauory des Dieux, s’il estoit admis à leurs conseils, &
à leurs secrets ; s’il conuersoit familierement auec eux,
n’estoit-ce pas sa pieté qui luy donnoit tous ces auantages.
La vostre, grand Prince, est mille fois plus considerable,
& ie puis dire hardiment, qu’elle est le canal
par lequel vous receuez les graces & les lumieres du
Ciel, que c’est par elle que l’Esprit diuin habite dans vostre
cœur, comme dans son Temple animé, & que
c’est par son moyen qu’il vous communique ses secrets,
& vous découure ses mysteres. Si la pieté est si
genereuse, qu’elle deuienne maistresse des entreprises
les plus desesperées ; Si elle foule courageusement aux
pieds tout ce que le monde apprehende ; Si elle repousse
auec adresse les assauts de la fortune, & se mocque
de sa violence ; Si venir à bout de tous ses desseins
est vn effet de son courage, & vne faueur de son assistance ;
Si elle se fait aymer de ses ennemis, & admirer
de ses propres subjets ; Quelle merueille que les Roys
soient ébloüis de l’éclat de ses splendeurs, eux qui toûjours
sont passionnez des belles choses ? Enfin si selon
la pensée de l’Apostre, la pieté est vtile à tout, & que
sans elle les autres Vertus sont comme inutiles, ie puis
dire, grand Prince, que la vostre estant dans vn haut
degré de perfection, vous triompherez puissamment
des cœurs de vos subjets, & vous vous rendrez victorieux
de toutes les nations de la terre. Parmy les doctes
vous trouuerez des imitateurs ; parmy les Estrangers
des admirateurs, & les vns comme les autres loüeront


page précédent(e)

page suivant(e)