Mercier, V. [signé] [1649], PANEGYRIQVE ROYAL DE LOVYS QVATORZE. Vnius anni erat Saül cum regnare cœpisset, Regum cap. I. , françaisRéférence RIM : M0_2668. Cote locale : A_6_54.
page précédent(e)

page suivant(e)

-- 8 --

recit du Dieu Syrion, qui estoit fort ieune, & qui reposoit
dans le sein d’Osiris, & dit qu’il estoit si vniuersellement
respecté, non seulement dans toute l’estenduë de
la Grece ; mais aussi des pays circonuoisins, que les peuples
venoient de tous costez en foule luy rendre des
hommages, & que les Autels estoient quelquesfois si
chargez des presens & des offrandes, qu’on luy saisoit,
qu’ils rompoient sous la pesanteur de leur quantité excessiue :
iusques là mesme que les autres Dieux en deuinrent
jaloux, & que les Oracles publierent que d’oresnauant
il falloit auoir moins d’affection & de respect,
pour cette ieune diuinité : si l’on ne vouloit offencer les
Anciennes, & attirer leur malediction. Les Peintres
depeignent ordinairement le Dieu d’amour dans vne
florissante ieunesse, & quoy qu’il n’ait que des flesches
& vn carquois, il est neantmoins tousiours le Maistre &
le Victorieux, & triomphe egallement des Dieux, des
Monarques, & des hommes. Les Muses aussi bien que
les Graces nous sont representées sous la figure de ieunes
filles, qui ne sont capables que de foiblesses, & neantmoins
rien ne peut resister aux charmes des vnes, & aux
persuasions des autres, & les victoires qu’elles remportent
tous les iours sur les esprits, & sur les cœurs, sont
mille fois plus glorieuses que celles des Cesars & des Alexandres.
Il est rapporté au second liure d’Esdras que
d’autant plus que des vieillards chargeoient la teste d’vn
ieune hõme de couronnes, que d’autant plus aussi il s’éleuoit
en haut, & que les sousmissions que luy rendoient
ces barbes chenuës estoient des preuues infaillibles, de
l’honneur qu’il meritoit, comme des prerogatifs qu’il


page précédent(e)

page suivant(e)