N. R. Ch. [signé] (Rozard, N.) [1649], PANEGYRIQVE ROYAL, OV LE TRIOMPHE DE LA PAIX. SVR LE RETOVR DE MESSIEVRS les Deputez du Parlement. Auec ce qui s’est passé de plus memorable. DEDIÉ AV ROY. , français, latinRéférence RIM : M0_2669. Cote locale : C_6_49.
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Espargne, preferant ces interests aux vostres, & empeschant
par ce furt la solution de vos Armées, donnant par
là lieu aux Soldats de les rendre desertes, & ainsi obliger
l’Ennemy de vostre Estat à triompher de vos Armes,
tant il est vray qu’il hait la France, & le bien de vos Suiets
qui vous ayment à vn tel poinct, qu’ils voudroient
sacrifier mille vies pour vous, estant leur Dieu donné, &
digne reietton de Sainct Louys, la gloire des Rois.
Neantmoins par vn acte de blaspheme, aussi impie que
criminel, pour oster à vostre Maiesté l’estime qu’elle
doit auoir de l’affection de ses Suiets, luy a imprimé
dans l’esprit, du moins à celuy de la Reyne Regente,
que le Peuple, ou bien quelques particuliers, auoient
conceu de mauuais desseins, contre vne Personne si sacré,
qui est l’Oinct du Seigneur, de luy establie pour
gouuerner les Peuples qui luy sont sousmis.

 

Ce stratagesme duquel il s’est seruy, est vne malice
plus diabolique, qu’humaine, n’y ayant pas vn seul
François, qui n’ait dans la bouche, aussi bien que dans
le coeur, Viue le Roy, pour lequel on n’a que des submissions
tres respectueuses, des souhaits tres parfaits, &
dignes de veritables vassaux.

Mais vostre Maiesté me permetra, s’il luy plaist, de luy
dire qu’elle a des obligations tres speciales, à son Senat
de luy auoir conserué par sa fidelité, & le zele qu’il luy
porte, de l’estat deplorable auquel sa Monarchie estoit
menassée par la violence Mazarine qui a esté refrenée
par l’heureuse conduite de ces illustres Magistrats.

Ils ont, SIRE, apporté tous leurs soins pour vous la
conseruer, aussi la tuition & droict qu’ils ont sur vostre
sacrée Personne, de laquelle ils sont tuteurs : ils sont en
consequence obligez, selon Dieu & Iustice, à ce sainct
deuoir.

Ils ne visent qu’à rendre vostre Estat plus florissant
que iamais, en consequence d’vne bonne Paix, qui mettra
tous vos Suiets en repos : Pour y paruenir, ils ont
employé tous leurs soins, mesme hazardé leur vie, laquelle



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