S. D. N. [signé] / Suzanne de Nervèze [?] [1649], LETTRE DE CONSOLATION A MONSEIGNEVR LE DVC DE VANTADOVR, CHEVALIER DES ORDRES DV ROY, CY-DEVANT Lieutenant pour le Roy és païs de Languedoc, & Chanoine de l’Eglise de Nôtre-Dame de Paris. Sur la mort de Monseigneur le Duc de Vantadour, son Frere, Cheualier des Ordres du Roy, & Lieutenant pour le Roy au pais de Limosin. , françaisRéférence RIM : M0_1918. Cote locale : A_5_40.
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pour rendre leur douleur plus connuë, les larmes
de toute la France feroient voir au reste des
Nations, à la perte de Monseigneur le Duc de
Vantadour, la qualité de celle que tout le monde
souffre, lors que Dieu retire à soy ces belles
Ames, l’ornement de l’Vniuers, & la consolation
des affligez. Mais puis que la Foy nous apprend
que l’Eternité est preferable au temps, &
la Beatitude à la misere de cette vie, il ne faut
donner à la mort de nos proches que certaines
expressions de sentiment qui ne passent pas la
mesure de nos tendresses Chrestiennes & raisonnables ;
& seulement comme nous regrettons
le depart & l’absence de nos amis dans vn
voyage éloigné : MONSEIGNEVR vostre
Race est plus florissante & glorieuse dans le Ciel
que sur la terre, quoy que les tiltres que vous
possedez çà bas soient des plus illustres, il faut
aduoüer que les Alliances des Rois sont moindres
en dignité que celles d’estre descendus de
cette diuine Tige de Leui, qui a porté le salut
du Genre humain ; Et c’est plus dire de vos grandeurs,
en proferant vostre Nom, que de vous
faire souuenir que vous estes sorti de la premiere
Noblesse de la Chrestienté du costé maternel ;
Apres cela, MONSEIGNEVR, il ne se
peut que vous ne passiez au dessus des accidens
par les lumieres & les graces, qui sont l’appanage


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