Sarasin, Jean-François [?] [1651], LETTRE D’VN MARGVILLER DE PARIS, A SON CVRÉ, Sur la conduite de Monseigneur LE COADIVTEVR. , françaisRéférence RIM : M0_1885. Cote locale : B_10_5.
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dans les interests du Mazarin, quand bien il entreroit
presentement dans le Ministere, & si tout
le monde n’eut pas esté bien aise, qu’il y eut esté
establi apres l’expulsion du Cardinal, toute la
Compagnie conclud, qu’il estoit impossible dans
l’estat present des assaires, qu’il y entrast sans auoir
traité auec le Cardinal, que la Reyne conseruant
tousiours beaucoup d’affection pour ce Ministre,
tous ceux qui pretendoient receuoir quelque grace
de sa Maiesté, commençoient l’establissement
b/> de leur fortune en luy promettant de contribuer
leurs soins pour son retour, & que la Reyne apres
la sortie du Mazarin, n’eut iamais consenti que
M. le Coadjuteur eut entré dans le Conseil du
Roy, puisque sa Majesté eut approuué par ce consentement
la conduitte de ce Prelat, qu’elle a si
souuent accusé d’ingratitude, & de faction.

 

Quant à l’article où il est dit, que M. le Coadjuteur
est trop prudent pour entrer dans le Ministere
par la voye du Mazarin, & qu’encore qu’on
le veüille attirer par des protestations contraires,
il sçait bien qu’il n’y a pas trop de confiance à la
Cour, & que les choses passées peuuent estre le
fondement d’vne iuste & veritable crainte, chacun
dit que monsieur le Coadiuteur n’auoit pas
sujet de se plaindre de la Cour, puis qu’outre la
dignité, auec laquelle il pretend estre à couuert
de toute sorte de ressentiment, en ayant receu



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