Sarasin, Jean-François [?] [1651], LETTRE D’VN MARGVILLER DE PARIS, A SON CVRÉ, Sur la conduite de Monseigneur LE COADIVTEVR. , françaisRéférence RIM : M0_1885. Cote locale : B_10_5.
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qui plus de quinze iours auparauant sa
iustification alloit tous les soirs au palais Royal
déguisé, auec des habits de couleur & des plumes,
que c’estoit luy qui auoit pris soin de parrain
Descoutures, qu’il l’auoit recommandé au
Curé de S. Iean de Greve, qu’il le tint caché dans
le clocher de son Eglise durant tout le procez,
que c’estoit M. le Coadjuteur qui auoit sollicité
l’amnistie de Descoutures, de Desmartinaux, Canto,
& Sociando : Enfin que depuis ce temps-là
on auoit veu M. le Coadiuteur en parfaite intelligence
auec les ennemis de M. le prince.

 

Dans l’endroit où il est dit que M. le Prince a
reuelé les conseils que M. le Coadiuteur luy auoit
donnez auec sincerité de cœur & que par sa response
il ne nie pas absolument de n’auoir rien
sceu du changement de conseil qui fut fait à Pasques
dernier. Chacun se récria que M. le Prince
n’auoit rien dit que tout le monde ne sceut desia,
mais que M. le Coadiuteur auoit fort déguisé la
verité dans le Parlement, puis qu’il n’auoit pas
dit, que sur la proposition qu’il auoit faite, M. le
prince auoit respondu, qu’il n’entendoit point la
guerre des tuilles & des pots qu’on iette par les
fenestres, ce qui eut fait iuger que M. le prince n’auoit
rien aduance qui ne fut vray, & quant au
changement de Conseil, on ne treuua que trop de
iustification dans la response de M. le prince.



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