Sarasin, Jean-François [?] [1651], LETTRE D’VN MARGVILLER DE PARIS, A SON CVRÉ, Sur la conduite de Monseigneur LE COADIVTEVR. , françaisRéférence RIM : M0_1885. Cote locale : B_10_5.
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sa reputation (pensée digne d’vn grand Prelat)
i’estime qu’il est à propos de le croire.

 

Cependant comme les sentimens des hommes
ne sont pas tousiours semblables, lors que i’ay fait
la lecture de son escrit, il s’est trouué des personnes
sort bien instruites des choses de ce monde,
qui ne sont pas demeurées d’accord de tout ce
qu’il met en auant, & parce qu’il est important
que vous sçachiez ce qui fut dit dans nostre
conuersation ; I’ay crû que vous seriez bien-ayse
que ie vous en fisse part, & que puis qu’vne
petite incommodité m’oblige de garder la chambre,
& m’empesche de pouuoir vous aller rendre
visite, ie vous fisse sçauoir par escrit toutes les obseruations
que l’on fit sur ce manifeste de Monsieur
le Coadiuteur.

Toute la compagnie dit qu’il estoit vray, que
le iour de l’emprisonnement de Monsieur de
Broussel (qui fut ce me semble le iour que l’on
chantoit le Te Deum, pour la quatriéme bataille
que Monsieur le Prince auoit gagnée) Monsieur
le Coadiuteur fit paroistre tout le zele qu’vn Prelat
doit auoir pour la conseruation d’vn bon Citoyen,
qu’il dit ses sentimens à la Reyne auec generosité,
& qu’ayant esté traicté de tribun du peuple,
il fit cognoistre qu’il auoit du credit dans Paris ;
ie me souuiens fort bien encore de ce que le
Mercredy au soir l’on me vint dire de sa part, & à



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