Sarasin, Jean-François [?] [1651], LETTRE D’VN MARGVILLER DE PARIS, A SON CVRÉ, Sur la conduite de Monseigneur LE COADIVTEVR. , françaisRéférence RIM : M0_1885. Cote locale : B_10_5.
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tous nos Quarteniers aussi, & des Barricades, qui
le lendemain estonnerent le Ministre qui auoit
donné vn si mauuais conseil à sa Majesté.

 

On dit qu’il estoit vray que le Roy s’estant retiré
à sainct Germain, Monsieur le Coadiuteur
voulut demeurer à Paris, & que bien qu’il eut enuoyé
vn Gentilhomme à la Reyne pour l’assurer
du contraire, il se fit arrester au bout de la ruë de
Nostre-Dame, & que ne craignant point d’exposer
sa personne pour asseurer nos fortunes, lors que
nos troupes sortoient pour aller à quelque entreprise,
il les haranguoit hardiment à la porte de la
Ville, & les encourageoit auec ses benedictions.

On demeura d’accord que les affaires ayant
esté accommodées, Monsieur le Coadiuteur alla
à Compiegne saluer leurs Maiestés sans rendre
visite au Cardinal Mazarin ; Mais on dit que c’estoit
vne condition du traicté que Monsieur Seruient
auoit fait auec lui, & que pour garder vn peu
plus long temps les dehors, il auoit esté resolu
que Monsieur le Coadiuteur ne verroit le Mazarin
que dans le Palais Royal ; Et en effet nous sçauons
tous qu’il le vit plusieurs fois depuis son retour,
& nous en fumes scandalizés.

>On dit qu’il estoit vray que M. le Prince ayant
rompu auec le Cardinal Mazarin, M. le Coadiuteur
luy fit offres de seruice & de Barricades, mais que
M. le Prince ayma mieux remettre ses interests entre



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