Savignac,? de [signé] [1652 [?]], LETTRE DE CONSOLATION POVR MADAME LA DVCHESSE DE NEMOVRS. , françaisRéférence RIM : M0_1925. Cote locale : B_9_28.
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vous faisoit faire quelque chose indigne de
cette haute opinion que vous auez fait conçeuoir
de vous : Seroit-ce pas adjouster à vostre malheur,
la perte de la plus belle & plus generalle reputation,
dont on puisse recompenser vne haute vertu
comme la vostre ; Ie dois croire, MADAME,
que ces premiers mouuemens qui ne sont pas en
nostre puissance doiuent estre en la vostre, & que la
plus forte impetuosi de ces tumultes qui s’esleuent
d’abord dans nos ames, doit estre appaisée dans la
vostre : Ie doute si ie pardonnerois à vos souspirs,
s’ils n’estoient bien secrets & bien moderez : Mais
ie ne doute point que ie ne fusse contraint de rougir
pour vous, s’il m’arriuoit de voir tomber desormais
de vos yeux des larmes que vous deuez laisser aux
autres femmes, qui n’ont pas comme vous le courage
& la resolution des hommes les plus constans
& plus genereux. MADAME, vous me nommerez
possible cruel ? mais vous considerant comme
vne personne des plus Illustres du Siecle, ie
croirois offencer vostre vertu, si ie la traitois auec
plus de douceur Vous deuez donc, MADAME,
fortifier vostre esprit de quelques remedes qui puissent
adoucir le desplaisir extréme & rigoureux que
vous cause vostre perte, afin que toutes les fois que


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