Mercier, V. [signé] [1649], PANEGYRIQVE ROYAL DE LOVYS QVATORZE. Vnius anni erat Saül cum regnare cœpisset. Regum cap. I. , françaisRéférence RIM : M0_2668. Cote locale : C_6_47.
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respectée. De sorte qu’ils concluënt par ce faux raisonnement,
qu’il ne peut se faire obeïr au dedans de
ses propres sujets, ny se faire craindre au dehors des
ennemis de son Estat : & par ainsi que les peuples ont
tousiours beaucoup à souffrir sous le regne d’vn Prince
qui est en bas aage, & qui à peu d’experience.
Mais ils se trompent en leurs pensées, & comme pour
l’ordinaire ils suiuent les maximes d’vne fausse prudence
qui a beaucoup plus de tenebres que de lumiere,
ils s’égarent eux-mesmes dans le chemin qu’ils tiennent,
& se trouuent malheureux, parce qu’ils se persuadent
de l’estre. Non, non, Grand Prince, nous
n’auons pas cette creance ; nous raisonnons autrement
que les autres hommes, nous auons des pensées
pour vostre sacrée personne, qui sont & plus genereuses
& plus Chrestiennes, & nous remarquons dans les
Histoires Sainctes aussi bien que dans les prophanes,
que les ieunes Monarques ont fait des actions plus
excellentes, & plus merueilleuses que n’ont pas fait
ceux qui estoient dans vn aage plus auancé. Nous lisons
dans les Annales du Royaume de la Chine qu’vn
de leurs Roys aagé seulement de huict à neuf ans, fit
des exploits de guerre qui passeroient pour des fables
si les Histoires n’en faisoient foy, & qui seroient comme
incroyables aux esprits qui ne cognoissent pas ce
que peuuent les Princes courageux, ou qui ne conçoiuent
point combien la vertu opere puissamment
dans vne ame bien née, qui n’a que des inclinations
Royales, & des desseins releuez. Ce ieune
Prince marchoit luy-mesme à la teste de son armée,


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