Aubeterre, René-Joseph d' (chevalier) [?] [1649], REMONTRANCE AV PEVPLE PAR L. S. D. N. D. S. C. E. T. , françaisRéférence RIM : M0_3293. Cote locale : A_8_14.
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Sauoye ne l’eust iamais veu deux fois qu’il dit à vn
sien Confident qu’il estoit porté pour la France, &
qu’il n’y auoit point d’esperance qu’il sist rien
pour l’Espagne : il tesmoigna des ce temps à Madame
Royalle qu’il auoit vne inclination particuliere
pour nostre nation, ce qui fist auec ses hautes vertus,
& l’excellence de son bel esprit qu’elle l’estima
beaucoup.

 

Il a bien mõtré depuis que l’estime que l’on auoit
conceuë de son Eminence estoit encore au dessous
de luy, & pour recompense des grands seruices qu’il
a rendus à la France l’on le paye d’ingratitude, de calomnie,
d’iniure & de mépris, mais c’est le propre
des grands cœurs de mépriser les choses basses & qui
sont au dessous deux & des vrays Prelats de rendre le
bien pour le mal, grand Cardinal tous les François
ne sont pas de cesle humeur, & si il y en a vne petite
poignée qui aboye comme chiens autour
de vostre reputation, ce sont des ieux de hibous, &
qui ont la veuë trop foible pour enuisager vne vertu
si éclatante que celle de vostre Eminence, la plus
grande partie des Princes & des peuples cognoissent
bien qu’ils vous ont obligation, & qu’il n’y a point
de recompence qui puissent payer de si grands seruices,
pour moy ie n’ay pas l’honneur d’estre cogneu
de son Eminence, & ie dis mesme que ie n’ay
iamais eu l’hõneur de l’auoir veuë sinõ en peinture.



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