Anonyme [1649], LA COVRONNE DE LA REYNE, ENVOYÉE DV CIEL A SA MAIESTÉ. , françaisRéférence RIM : M0_809. Cote locale : C_1_49.
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Iustes Cieux ! où sont vos foudres, vos carreaux,
que vous n’écrasez la teste de ces criminels ?
Terre où sont tes abysmes, tes rochers,
tes precipices, que tu n’engloutis dedans
ces perfides ? Mer où sont tes vents, tes
orages, tes escueils, que tu n’enseuelis ces abominables
dans le plus profond de tes ondes ?
Et vous bel Astre du iour, que ne les enueloppez-vous
de tenebres si espaisses, qu’ils ne puissent
trouuer d’autre chemin que celuy de leur
perte, ny d’autre voye que celle d’vne mort
honteuse, & miserable ? MADAME, ce sont les
regrets, les douleurs, les ressentimens des personnes
d’honneur & de probité, de ne pouuoir
assez defendre vostre querelle, ny vanger les iniures
que la malice & la calomnie vomissent
contre vostre innocence ! C’est vn malheur, qui
pour estre sans remede, n’est pas sans larmes :
& ie vous puis iurer de ma part, que les honnestes
gens de la ville de Paris, comme d’ailleurs,
voudroient auoir exterminé cette maudite engeance,
qui est cause que nous sommes priuez
de vostre aymable presence. Pourtant, MADAME,
consolez-vous, en ce que vostre Maiesté
est certaine de deux choses : La premiere,
que ce ne sont que des canailles, des personnes
de neant, la lie, & la boüe du peuple, l’escume,
& l’infamie des plus notables Coquins, qui parlent
de vous autrement qu’ils ne deuroient pas :



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