Laffemas, abbé Laurent de [?] [1649], LE RABAIS DV PAIN. EN VERS BVRLESQVES. , françaisRéférence RIM : M0_2957. Cote locale : C_8_40.
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Couuerte d’vn riche tapis,
Et parlons du pain blanc, & bis
Et de la farine sa mere
Comme aussi du blé son grand pere,
Vn iour la curiosité
Iusqu’au Palais m’auoit porté,
Car il n’est beste qui n’y vaze,
Iadis on n’y voyoît que l’aze
Mais ces iours passez vn cheual
Comme estant plus noble animal
D’vne demarche non brutale
Entra franchement dans la sale
Auec vn plaisant fol sur luy
A ce qu’on m’a dit auiourd’huy.
Estant donc chez Dame Iustice
Pour m’informer de la police
Et sçauoir mille nouueautez
Qu’on debite de tous costez
D’vn bruit aussi grand que tonnerre
I’entendis crier guerre, guerre,
Et moy n’ozant pas crier paix
Du moins i’en faisois les souhaits.
Ie demande dans la cohüe
La cause qui fait que l’on hüe
Alors qu’vn maistre sauetier
Fort excellent dans son mestier
Me dit d’vn accent assez rude
Vrayment pour vn homme d’estude
Ie vous trouue bien ignorant
De ne sçauoir pas qu’on nous vend,
Au lieu d’ouurir tous les passages
Ce qu’on feroit si i’estions sages
La Reyne n’accorde à Paris
De blé chaque iour que cent muys
Encore le veut elle vendre
Au lieu qu’elle deuroit le rendre
Car Polonois, & Allemands
Nous l’ont volé parmy les champs,
Voila la belle Conferance
Où i’auions mis tant d’esperance,
Vaudroit bien mieux sortir demain
Et tirer droit à saint Germain,

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