Anonyme [1649], LA FVREVR DES NORMANS CONTRE LES MAZARINISTES. , français, latinRéférence RIM : M0_1460. Cote locale : C_5_22.
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soy-mesme, pour le recompenser du mal
qu’il nous a fait souffrir. Si on luy faisoit present
de la France, nous ne serions point rebelles,
ces malicieuses accusations excitent nostre fureur
& attirent nos vengeances sur luy ; mais
nous esperons qu’il veut faire penitence : car ce
bon Ministre d’Estat a fait de nos Villages,
Bourgs & Villes, autrefois riches & bien peuplées,
des vastes & affreux deserts.

 

O nomen dulce
libertaris. Cic.
in ver.
Omnes homines
naturâ libertati
student,
& conditionem
seruitutis oderunt
Cæs. 3.
comm.

MR DE LONGVEVILLE.

 


Leur cruauté va dans l’Eglise,
Cette chaste fille des Cieux
Se voit cruellement soubmise
A l’impieté de leurs vœux :
Ses chans ne charment plus l’ouye,
On voit vne saincte pluye
Baigner ses yeux & ses Autels :
Pour se venger versant des larmes,
Benist sainctement ces cruels,
Dont elle reçoit ces alarmes.

 

 


On voit chargé de Benefices,
Et sous vne Mitre en repos,
Vn asne embourbé dans les vices,
Qui sçait mentir bien à propos.
On voit des cheuaux de carrosses,
Courbez sous le poids de leurs crosses.
Pourquoy trauailler nuict & iour ?
Puis qu’vne once de bonne mine

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