Anonyme [1649], LA MERCVRIADE, OV L’ADIOVRNEMENT PERSONNEL enuoyé à Mazarin PAR LE CARDINAL DE RICHELIEV. En Vers Burlesques. , françaisRéférence RIM : M0_2456. Cote locale : C_4_55.
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De telle sorte qu’on en dit
Ce que iamais elle ne fit,
Et dont seulement sa pensée
Ne se vid iamais offensée.
Medisance que tu peux bien
Faire beaucoup auecque rien
Quand tu veux mouuoir vne langue
Tu conduis si bien sa harangue
Qu’on iureroit à son serment
Qu’elle dit veritablement.
Virgile a fait par sa menée
Coucher Didon auec Enée
Bien que cette Reyne iamais
Ne l’ait receu dans son Palais,
Ne viuant pas dans vn mesme aage.
Ie te diray bien dauantage,
Ce Mazarin est si coquin,
Si sompteux & si faquin,
Il a tellement l’impudence
Qu’au lieu d’apporter à la France
Vne Paix qu’on luy veut donner
Comme ne voulant ordonner
Que ce qui luy est fauorable,
Il tient le peuple miserable
L’exposant tousiours au danger
Que fait le soldat estrangers.
Vrayment, dis-je alors à Mercure,
C’est vser d’vne procedure.
Dont l’iniquité me fait voir
Qu’il manque bien à son deuoir,
Car bien que i’aye fait la trace
D’vne si fascheuse disgrace,
Et que i’aye donné suiet
Aux armes, pourtant mon proiet
Estoit bien d’vne autre maniere.

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