Anonyme [1649], LA MERCVRIADE, OV L’ADIOVRNEMENT PERSONNEL enuoyé à Mazarin PAR LE CARDINAL DE RICHELIEV. En Vers Burlesques. , françaisRéférence RIM : M0_2456. Cote locale : C_4_55.
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I’en sçay bien la cause permiere,
Dit Mercure, il estoit raison
De sortir hors de sa maison
Pour faire de belles conquestes
Qui pourtant ont cousté des testes.
Mais pour acheuer mon discours,
Sont-ce pas là de lasches tours,
Voyant vn Peuple qui respire
De viure sous vn doux Empire,
De luy causer tant de trauaux,
Tant de pertes & tant de maux,
Ne pas asseurer les frontieres,
Perdre les Prouinces entieres,
Mescontenter tous les François,
Faire craindre tous les Bourgeois,
Faire piller Bourg & Village,
Menacer Paris du carnage,
Sont ce pas là des actions
Pour faire dire aux nations,
Qu’on fit vne grande folie,
De prendre en France l’Italie
Pour gouuerner & pour regir :
Les François en deuroient rougir,
Et ie ne sçay comme ils permettent
Que tant de fraudes se commettent.
Il est vray, respondit ce au Dieu,
L’on n’a iamais veu Richelieu
Mettre le trouble dans la France,
Car dittes-moy, qu’elle apparence
Que moy qui suis né bon François
L’eusse reduite à ces abbois,
I’auois vn peu trop de courage
Pour luy faire vn si grand outrage,
Et pour monstrer apres ma mort
Que ie voudrois vanger son tort,

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