Anonyme [1652], LA NOVVELLE GAZETTE DV TEMPS. EN VERS BVRLESQVES. Du dix-neufiéme Octobre 1652. , françaisRéférence RIM : M0_2549. Cote locale : B_18_31.
Il n’est pas que vous n’ayez sçeu Que la Contesse de B[1 lettre ill.]ssu En attraits, dit on, sans esgalle, De la belle du Pont, Riualle, Apres maint trauail & soucy Est enfin arriuée icy : Mais on doute encor si ses larmes, Sa douceur, sa vertu, ses charmes, Et sa rare, & sainte amitié, Inspireront quelque pitié Au cœur nouueau venu d’Espagne, Dont elle se dit la compagne.
Vn homme arriué de de nouueau, M’a dit que Monsieur de Nouueau Auoit offert grosse finance Pour cette charge d’importance Par qui Monsieur de Chauigny Deuenu riche à l’infiny Estoit Secretaire de l’Ordre, Mais on en veut sans rien desmordre Cent mille escus d’argent comptant, Office vrayment important, Honnorable, brillant, & leste, A cause du cordon celeste,
Toute la Cour qu’a Sainct Germain On attendoit de longue main, Y vint Ieudy prendre son poste, Tel en carrosse, tel en poste, A pied, en fourgon en relais, Tant les maistres, que les valets ; Plusieurs gens si tost qu’ils le sceurent, En grande diligence y feurent Pour monstrer en faisant leur Cour, Leur foy, leur zele, & leur amour. I’ay sceu mesmes, que vostre ALTESSE Tesmoignant beaucoup d’allegresse, Pour y faire son compliment S’y transporta pareillement ; Ie ne sçay pas si ce voyage Sera d’vn iour, ou dauantage : Mais soit auiourd’huy, soit demain, Soit icy soit à saint Germain, La lettre par moy griffonée Vous sera portée ou donnée,
Fait dans le propre Hostel d’vn Duc Le lendemain du iour saint Luc.
FIN. |
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