Anonyme [1652], LA NOVVELLE GAZETTE DV TEMPS. EN VERS BVRLESQVES. Du douziéme Octobre 1652. , françaisRéférence RIM : M0_2549. Cote locale : B_18_22.
Les Lorrains, & Vitembergeois, Terreur des tristes villageois, Dont ils font souuent des victimes, Chargez de butins, & de crimes, Qui font que chacun les maudit, S’en retourneront à ce qu’on dit Vers l’Allemagne, ou ses frontieres, Reporter leurs vieilles rappieres, Plusieurs bons François assemblés En despit de leurs pauures bleds, Que ces gens qui ne sont pas sages Ont ruinés sur leurs passages, Pretendoient bien à leur retour Leur ioüer quelque mauuais tour, Mais vne suspension d’armes, D’hostilitez, & de vacarmes, Qui doit autant de temps durer Qu’il en faut pour leur retirer, Les met à l’abry de l’orage, Et cette nation sauuage Qui nous a fait tant de tourment, Va s’en raisler impunement ; Politique certes, nouuelle, Qui met en peine ma ceruelle, Qui fait gronder les gens de bien, Et que ie ne comprens pas bien.
De l’Hospital ce Personnage Qu’on tient si fidelle & si sage, Est par l’odre du Potentat Maintenant Ministre d’Estat, Et Iean de Vert, en Allemagne Au grand regret du Roy d’Espagne Lequel il a seruy lorg temps, Est [1 mot ill.] aagé de soixante ans.
Pourueu qu’vn cõmun bruit ne mente Le Roy de present [illisible] Mante, Mais n’y sera dit-on qu vn iour, Et l’on croit que toute la Cour S’en vient, plus tranquille : & plus gaye Loger à Saint Germain en Laye. Tels pensent que les differents Des Princes, & de plusieurs Grands, Sont accommodez d’asseurance, D’autres n’ont pas cette croyance, Ie n’en diray donc rien encor, Iusques à tant qu’au son du Cor On ait prosné cette nouuelle Qui sans doute semblera belle ; Car si l’aimable & sainte paix Dissipant les broüillards espais, Nous peut sans trouble & sans nuage Monstrer encor son beau visage, Nous aurons aussi le bonheur De reuoir nostre cher Seigneur Auec toute la Cour Royale Dedans sa Cité capitale [1 mot ill.] les cœurs comme autrefois Des francs & fidelles Bourgeois. Ie ne suis tant en paix qu’en guerre, Qu’vn simple vermisseau de terre ; Ie sens, toutesfois, tant d’ardeur Pour la gloire & pour sa grandeur, Qu’en cela, i’ay bien cette audace De croire qu’aucun ne me passe
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