Anonyme [1652], LA PIECE ROYALLE; OV LA DEFFENCE DE leurs Maiestez. Sur l’éloignement de Monsieur le Prince. , françaisRéférence RIM : M0_2761. Cote locale : B_6_24.
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affaires d’Estat, il est tout euident que les peuples
en auroient mille fois moins receu de ces
aduantages, que par cette guerre ciuile que
vous auez entreprise pour vous rendre Souuerain ;
& que vous auez continuée sous pretexte
du retour de ce Ministre, & d’estre le restaurateur
de vostre patrie, que vous auez rauagée
sans relache.

 

Ne parlez point de vos actions, elles nous
sont funestes, & le ressouuenir que vous nous
en donnez renouuelle nostre douleur. Si vous
auez prodigué vostre vie aux faux-bourg Saint
Antoine, nostre malheur vous l’a conseruée,
puis que combattant pour vous-mesme contre
nostre Prince, ce combat estoit iniuste & abominable.
Ceux qui monterent sur les remparts
de la ville pour vous voir en cette iournée, furent
autant de tesmoins de vostre crime. Enfin
l’orage ne menaçoit que vostre teste & celle
des rebelles, mais non pas les nostres, parce
que sa Maiesté sçait faire distinction des innocens
d’auec les coupables.

Nous connoissons vostre humeur, de dire peu, &
faire beaucoup. Dire peu, nous monstre vostre dissimulation,
& faire beaucoup nous a rendus
certains que vous nous auez fait beaucoup &
autant de mal que vous en sçauez faire. Cette



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