Drazor [1649], HARANGVE A MESSIEVRS LES ESCHEVINS ET BOVRGEOIS DE PARIS. Touchant tout ce qui s'est passe depuis les Baricades, jusques à present, Par le sieur DRAZOR Champenois. , françaisRéférence RIM : M0_1540. Cote locale : A_4_24.
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aux ames nobles & genereuses : & sy on publioit hautement
leur vertu auec des acclamations, qui les rendoient
d’autant plus signalées & recommandables,
que ces trophées estoient faictes à la veuë de tout le
monde. On ne doit pas moins punir le vice qui luy
est antipatique & opposé, il n’y a aucun rapport entre
la vie & la mort, entre les Corbeaux & les Aigles, entre
le noble & le roturier, entre le seruile & le filiale en
vn mot entre les bons & les meschans, entre les loups
& les agneaux, les vns eclatent de gloire & brillent
d’honneur, ont des beautez & des lumieres qui esgalent
l’Aurore ont des senteurs & des odeurs tres-suaues.
Et toutes leurs actions sont glorieuses & dignes
d’imitation, mais si on est obligé de donner des
Eloges aux bons, on ne les pas moins, à declamer
contre les meschans, qui menent vne vie aussi deprauée
que tyranique, comme il ce voit dans l’Histoire
Tragique de ce temps, l’Autheur de la quelle est le
truchement de l’Enfer, son supost & sa gloire, autant
de pas & dégradations qu’il faict autant de pieges
qu’il dresse aux humains, parmy lesquels il regne
comme vn tyran, & pour ne me rendre prolixe n’y
confus. Ie m’adresse à la plus maiestueuse pour sa noblesse ;
plus immense, pour son entenduë, plus illustre,
par ses fais, plus recommandable par ses glorieuses
entreprises, plus triomphantes par sa valeur,
& d’autant plus quelle est l’appuy de toute la France,
c’est pour elle, que cette fameuse Cité c’est mis soüs
les armes, pour terrasser l’ennemy commun, & le faire
euaporer comme vn poison qui trauaille le corps
humain. Ce hydre & serpent veneneux est ce cruel


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