Gramont, Antoine III de [?] [1649 [?]], LA DEFAITE D’VNE PARTIE DV CONVOY DES PARISIENS, dans le village de Vitry. Où ils ont eu cent ou six vingts hommes tüez, & plus de quarante faits prisonniers. Par le Mareschal de Grammont, commandant l’armée du Roy. , françaisRéférence RIM : M0_963. Cote locale : A_1_13.
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Tous ces escadrons poussérent si vivement, que joignans l’arriére
garde des Parisiens en flanc & en queuë, ils les rompirent avec
vn si grand desordre, qu’ils les obligérent à quitter le convoy
pour se sauver par la fuite.

 

Cependant que le sieur de Montmége venoit en bon ordre
/> avec la seconde ligne de cavalerie, & ce qu’il y avoit d’infanterie,
ledit Mareschal voyant la confusion des escadrons de l’arriére-garde
Parisienne, & que la chaleur des siens les portoit
à se jetter en foule dans le village de Vitri à vne petite lieuë
de Villejuifve, à la teste duquel les premiers avoyent vingt quatre
escadrons en bataille entre Paris & ce village, envoya le sieur
de Vallence Capitaine de la Compagnie de ses Gardes qui estoit
proche de sa personne, au sieur de Castelnau qui s’engageoit encore
à descẽdre dans ce village : & voyãt que la chaleur ne laissoit
pas de les emporter, & qu’ils n’apercevoyẽt pas les troupes qui
estoyent derriére le village, il y alla luy-mesme pour les arrester.
En ce temps-là le Comte de Pallüau manda audit Mareschal
du bas dudit village de Vitri, qu’il estoit à la teste du
convoy qui consistoit en bœufs & moutons, & qu’il avoit laissé
vn escadron maistre dudit convoy & qu’il conduisoit. Ce Maresreschal
ayant fait ce qu’il desiroit, voyant les troupes Parisiennes
de beaucoup plus nombreuses que les siennes, & le chemin
pour aller à eux impossible, tant à cause du défilé du village, que
des costes de vignobles qui estoyent entr’eux : il rassembla ses
troupes, & se mit en bataille sur la plaine, pour donner temps au
butin de remonter derriére lesdites troupes. En suite de quoy
les Parisiens jugeans qu’on se vouloit retirer, ou que peut-estre
on pourroit attaquer Villejuifve, ils firent monter en diligence
leur cavalerie par le derriére du village, d’où voyans par la marche
de nostre infanterie que l’on commançoit la retraite, ils passérent
quelques escadrons entre les troupes du Roy & Villejuifve,
sans toutefois s’éloigner de ce village, rempli, comme il a
esté dit, de leur infanterie, ny faire mine d’attaquer l’arriére-garde
qui se retiroit, commandée par le sieur de Montmége au
petit pas, conduisant son butin, & le sieur Dubois d’Avaugour
Mareschal de bataille. Le sieur de Loustelnau Sergent Major des
Gardes, ayant tousjours esté prés la personne de ce Mareschal,
servit extrémement tant à faire avancer les troupes, qu’à les
remettre dans leur ordre.



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