Guise, Henri II de [?] [1652], LA DECLARATION DE MONSEIGNEVR LE DVC DE GVISE, FAICTE A BORDEAVX LE Troisiéme du mois courant, sur la ionction de ses interests, auec ceux de Messieurs les Princes. Auec toutes les Particularitez de sa sortie. , françaisRéférence RIM : M0_885. Cote locale : B_8_35.
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en patrie ietté le choix sur ma personne pour m’enuoyer
au secours de Naples ; que parce qu’estant porté
sur les lieux, & possedant outre cela l’affection de plusieurs
des Potẽtats d’Italie, il sembloit à propos qu’on
deuoit me donner cét employ preferablement à tout
autre. Ie me donnay fort facilement à l’apparence de
ces raisons, ausquelles ie me soûmis aueuglemẽt, parce
qu’elles estoit appuyees de l’authorité de sa Maiesté
Regente : Outre que les belles dispositions des Napolitains,
iointe à l’attente du secours qu’on me faisoit
esperer de la Cour, me firent conclure à l’obeissance,
sans me donner le loisir de faire toutes les reflections
du danger qu’il y auoit à l’executer.

 

Quel en fut le succez toute l’Europe n’e fut que trop
instruite à la honte des Lys & au desauãtage de la sincerité
des paroles Royales : puis que m’estãt transporté
auec tant de cœur, & cõme ie l’ay du depuis ressenty,
auec beaucoup plus d’imprudence, à l’execution de
leurs volontez, ie me vis à faute de secours, abandoné
à la discretion de mes ennemis, sans que leur bonté
Royalles se soit iamais interessé à procurer mon élargissement,
quelque obligée neantmoins que sa Iustice
y fut par la necessité de restablir vn Prince, qui n’estoit
tombé dans l’esclauage que pour en auoir voulu
affranchir par ses ordres, ceux qui ne respiroient que
l’honneur de porter le ioug de sa Majesté.

A. Dieu ne plaise neantmoins que i’impute cette iniustice
à la conduite de mes Souueraines l’experience
ne me mõstre que trop que ce mauuais Ministre qui
en auoit surpris la simplicité par ses artifices sçauoir



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