M. L. [1650], DISCOVRS ET CONSIDERATIONS Politiques & Morales SVR LA PRISON DES PRINCES DE CONDÉ, CONTY, ET DVC DE LONGVEVILLE. , françaisRéférence RIM : M0_1120. Cote locale : A_9_12.
" /> de ce poinct fatal que dépendent les biens de la terre, & iusquesauquel seulement peuuent monter les richesses du corps & de l’entendement. Delà, il faut qu’elles descendent & qu’elles soient precipitées dans le neant d’où elles sont sorties. Il est vray que ce poinct n’est pas esgalement prés & esgalement loing de tout le monde, & que quelques-vns le rencontrans plustost sont plustost obligez à rebrousser. Il y a des sçauans & des fortunez qui tombent dans l’enfance & dans la disette, & d’autres qui ont l’aduantage de ne perdre leur science & leur fortune qu’auec le iour ; ce n’est pas qu’il n’y ait de reuolution & de precipice pour eux aussi bien que pour les autres, mais c’est plustost que la vie est courte & qu’ils n’ont pas le loisir de tomber : ou si nous le voulons encores mieux leur mort est leur reuolution. Les autres ne vont pas si loin pour la trouuer, ils la rencontrent en diuers endroits de la vie ; celuy-cy dedans la ieunesse, celuy-là dans l’adolescence, tantost dedans l’âge viril, & tantost dedans la vieillesse. Combien les Romains dedans leurs triomphes ont ils traisné de captifs de tous aages, & combien ont ils fait de ieunes & de vieillards malheureux ?
La fortune ne recognoist & ne fauorise ny vice ny vertu,
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