Anonyme [1652 [?]], LE CAMOVFLET DONNÉ A LA VILLE DE PARIS, pour la réveiller de sa LETHARGIE. , français, latinRéférence RIM : M0_620. Cote locale : B_14_10.
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ont genereusement refusées ; sera-il dit que nous
serons eternellement badaux, c’est à dire l’opprobre
de toutes les nations & le mespris de toutes
les Villes du monde, qui ne regardent la multitude
de nos Citoyens, que comme vne preuue
inuincible de nostre lascheté ; sera-il dit que le
salut de la France & de nos familles, la conseruation
de l’Estat & d’vne authorité legitime,
dependans d’vne derniere resolution doiuent
estre prostituées par nostre poltronnerie ; sera-il
dit que Paris, qui par vn siege regulier ne sçauroit
estre inuesty, que par vne armée de cinquante mil
hommes, & qui peut estre deffendu par dix ou
douze mille, se rende à la mercy de huict ou dix
mille coquins, pendant qu’il enserre deux cens
mil hommes dans l’enceinte de ses murailles : non,
si nostre assoupissement n’est pas mortel, il y a sujet
desperer que nous ferons ressentir à nos ennemis,
que si le respect de la Majesté Royale nous
a fait supporter iusques à la Tyrannie de ses Ministres ;
enfin si l’on veut nostre sang nous ne le
rendrons qu’auec courage. Ouurons les yeux sur
l’antiquité pour y voir Rome dans ses commencemens
auec vne poignée de Soldats se rendre
maistresse de ses Prouinces voisines, & pousser
enfin ses conquestes sur tout ce qui est esclairé du
Soleil ; que Corinthe, Cartage & Numance, apres


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