Anonyme [1649], LE CENSEVR POLITIQVE. AV TRES-AVGVSTE Parlement de Paris. , françaisRéférence RIM : M0_668. Cote locale : C_2_27.
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Et le priuer à tort d’vn secours attendu,
Si son persecuteur n’eust point tant pretendu,
En vn mot, la contrainte excessiue en demande,
Merite par la Loy la rigueur de l’amende.
Et lors que l’on s’oppose à l’emprisonnement,
On doit deuant le Iuge aller directement.
Ou bien en cas d’appel on doit par reuerence
En cette occasion vser de deference.
Faites donc chastier l’attentat insolent
Que commet à Paris le Sergent violent.
Et que la iuste Loy qui veut que le faussaire
Au plus haut du gibet reçoiue son salaire,
Réueille sa rigueur & sa seuerité,
Car il vole pour mettre au bas la verité ;
Et ne permettez plus qu’on donne de Sentence
Qui puisse l’exempter du sault de la potence.
Ainsi vous preuiendrez les crimes infinis,
Dont on voit les Sergens demeurer impunis.
Et l’on ne verra plus vne impudence extrême
Brauer de vos Arrests la puissance suprême.
Car ce desordre à bas par vostre integrité,
Les meschans fremiront sous vostre authorité.
Et la Loy reprenant sa premiere puissance,
Vous luy verrez prester entiere obeïssance.

 

 


Abolirez-vous point les fraudes des decrets,
Quand ils sont à bas prix, ou quand ils sont secrets :
A ces abus pourtant le remede est facile,
Rempli de bonne foy, loyal, & tres vtile.
Sçauoir, que par semaine on marque vn certain iour.
Où pour tous les decrets on ouurira la Cour.
Et qu’auant qu’exposer les biens saisis en vente,
Et que l’encherisseur à la Cour se presente,
Il faille conuenir de trois estimateurs,
Et dont l’vn soit nommé par tous les crediteurs,
Ou bien par leur Syndic qui fera la pour suite ;
L’autre par le saisi, mais s’il cherche vne fuite,

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